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Les différents noms de Da Nang au fil du temps

Da Nang a la réputation d’une ville dynamique, bon enfant et attrayante. La ville aux 10 ponts, aux magnifiques plages bordées de montagnes somptueuses a une longue histoire derrière elle et nous allons voir qu’elle ne s’est pas toujours appelée ainsi.

 

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Da Nang, un peu d’histoire

Le Champa

Située à vol d’oiseau entre Hanoi et Ho Chi Minh-ville (environ 600 km), Da Nang est connue pour avoir été occupée par les Français puis par les Américains. Son histoire remonte cependant bien plus loin, au temps du royaume de Champa. Les Chams étaient vraisemblablement originaires d’Indonésie et se sont établis dans une grande partie du Centre Vietnam. Ils ont fondé le royaume de Champa en 192 après JC ; ce dernier règnera jusque dans les années 1300 de notre ère. Vous en apprendrez plus sur cette étonnante et puissante civilisation – aujourd’hui éteinte – en visitant le Musée de la sculpture cham ou en vous rendant non loin de là, sur le site de My Son, inscrit à l’UNESCO.
Le grand bond vers le Sud, autrement dit l’expansion vietnamienne du Nord a finalement mené à la chute de l’empire cham courant des années 1400.

 

Naissance de Da Nang

Da Nang est fondée sous le règne du roi Tran Anh Tong au 15ème siècle (à cette époque le Vietnam s'appelait Dai Viet). En 1466, sous le roi Le Thanh Tong, le site se trouvait sur le territoire du district de Dien Ban, gouvernement de Trieu Phong, province de Thuan Hoa. Son nom est attesté dans un livre daté de 1533. Celui-ci mentionne "un temple à l'embouchure de la mer de Da Nang" vénérant un personnage ayant vécu sous Le Thanh Tong. Nous reviendront sur les différents noms de Da Nang un peu plus loin.

 

L’Europe

Courant des 17ème et 18ème siècles. Après que les Vietnamiens se soient installés sur les terres autrefois occupées par le royaume de Champa, les premiers explorateurs européens ont commencé à arriver dans la région. Un des premiers Européens à visiter Da Nang fut l'explorateur portugais António de Faria, ancré à Da Nang en 1535. A cette époque, Hoi An était un port beaucoup plus grand que Da Nang, ce qui signifie que les premiers commerçants et missionnaires venant du Portugal, d'Espagne et de France ont débarqué à Hoi An. Il faut se représenter Da Nang comme un petit port de marchandise et de réparation navale. Ce n’est que plus tard, bénéficiant de l’ensablement progressif du port de Hoi An et de l’amélioration des navire marchands européens (ils pouvaient tirer parti d’un fort tirant d’eau), que Da Nang prendra vraiment son envol. D’autant qu’un évènement d’importance capitale jouera également en sa faveur : en 1835, l’empereur Minh Mang ordonne que : « Les navires européens ne sont pas autorisés à mouiller pour faire du commerce dans aucun port, à l'exception du port de Han [le nom de la rivière qui donne sur la mer] ». Les effets se font vite sentir, avec l’expansion rapide du port, qui deviendra la plus important de la région.

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Le colonialisme français

Cédée à la France, en 1787-1788, puis reprise par l'empereur Quang Trung, Danang connait des 1847 une longue série d’assauts contre le Vietnam en vue d’établir et étendre l’Indochine Française. Les autorités françaises rencontreront une résistance vietnamienne à la hauteur de leurs appétits coloniaux, avec notamment le coup d’éclat de la bataille de 1859. Cependant, les Français reprendront le contrôle de plusieurs Provinces. L’année 1889, ils séparent Da Nang de la province de Quang Nam, rebaptisent la ville Tourane et la placent sous le contrôle du gouverneur général d'Indochine. Elle deviendra une des 5 villes les plus importantes de l’Indochine française (parmi Hanoi, Saigon - Cholon, Haiphong et Hue).
Les années 1920 verront la construction de la villégiature de Ba Na Hills. Le site deviendra très vite populaire auprès des Vietnamiens plutôt aisés et bien entendu des Français.

 

La guerre contre les Américains

Da Nang a été une des bases américaines les plus fréquentées et connues de l’époque et ses plages – en particulier China Beach - des lieux courus de « repos et récupération » pour les envoyés de l’Oncle Sam. En 1950, les Français ont donné l'autorité sur la ville au gouvernement de Bao Dai. En mars 1965, des unités de marines américaines débarquent et commencent à mettre en place un grand complexe militaire. Le gouvernement de Saigon et les militaires américains font de Danang un centre politique, militaire et culturel des 1ère et 2ème zones tactiques. Des bases militaires et des infrastructures telles que l'aéroport, les ports, les entrepôts, les routes, les travaux publics, les stations de communication et les banques voient le jour. La ville et sa région seront les cibles de nombreuses attaques par les troupes nord-vietnamiennes, notamment durant la fameuse offensive du Têt en janvier 1968.

 

Les temps modernes

En 1975, après avoir obtenu son indépendance complète, Da Nang commence sa lente reconstruction. En effet, la guerre a tout (ou presque) dévasté, elle a fait fuir des milliers de ruraux dans des camps de réfugiés, des bidonvilles sont sortis de terre. La politique de renouveau économique de 1986 lui donnera un bon coup de pouce. En 1996, elle se détache de Quang Nam - province de Da Nang pour devenir Province de Da Nang.

Da Nang est de nos jours la troisième ville du Vietnam, dynamique et accueillante. Elle fait partie des haltes de charme lors d’un Circuit au Centre Vietnam. Une vidéo de présentation est disponible en suivant ce lien : Da Nang, la ville aux 10 ponts.

 

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Les différents noms de Da Nang au cours du temps

Dans la langue du royaume de Champa, Da Nang signifie « grand fleuve » ou « estuaire principal ». Situé à côté d'un important port maritime sur la rive ouest de la rivière Han, Da Nang figure sur les cartes depuis le 16ème siècle. Comme vu plus haut, le nom de Da Nang est mentionné pour la première fois en 1533 dans "O Chau Can Luc" de Duong Van An, qui témoigne d’un temple dans le port de Da Nang où une figure célèbre du règne du roi Le Thanh Tong était vénérée.

Au 17ème, Cua Han aura les faveurs populaires et l’Europe de l’époque connaitre Da Nang sous ce nom. Le terme signifie « Proche de la rivière Han – Porte de la rivière Han ». En périphérie, pendant la période de Pâques de l’année 1615, le Père Buzomi fonde une petite église au pied du Col Hai Van. Le lieu est reporté en 1666 sur une carte par le célèbre Alexandre de Rhodes sous le nom de Kean, retranscription de Ke Han, qui fait référence à un lieu avec une grande concentration d'habitants commerçants (« Ke », un nom assez populaire à l'époque, désignait les lieux bondés tels que les marchés et les rues).

Da Nang avait aussi le surnom folklorique local de Vung Thung (de nos jours, Vung Thung est le nom d'une anse dans le district de Son Tra où viennent s’amarrer les pêcheurs). Quant aux érudits confucéens, ils appelaient Da Nang Tra U, Tra Ao, Tra Son ou Dong Long Loan.

Pour être complet, notons que les Chinois connaissent Da Nang sous le nom de Hien Cang (Xiangang). La raison en est qu’autrefois, quand les navires marchands chinois entraient dans Da Nang, ils passaient au large de Son Tra, prenant cette péninsule comme point de repère. Pour eux, la silhouette de Son Tra évoquait la forme d’une moule, d’où le nom de "Hien Cang" qui signifie "port aux moules".

L’avant-dernière appellation de Da Nang et peut-être la plus connue, est Tourane (qui d’ailleurs dérive de Cua Han), un nom parfois orthographié Touron et toujours utilisé, bien que largement tombé en désuétude. Turon, Toron, Taraon, Touan, Touane sont des dérivés qui seront couramment mentionnés dans les notes administratives et autres livres européens publiés entre le 16ème et le 18ème siècle.  

Suite à la révolution de 1945, Da Nang rend hommage à un patriote bien connu de la région (il a dirigé la résistance Duy Tan  - rénovation - de 1916), en prenant le patronyme de Thai Phien.

Deux ans plus tard, Thai Phien est rebaptisée Da Nang, son dernier nom, celui que tout le monde connait aujourd’hui.

 

Da Nang, signification

Da Nang serait la translittération de « Danak », dans la langue du Cham Pa, qui signifie «ouverture d'une grande rivière». D’autres chercheurs penchent pour dire que Da Nang derive du mot cham daknan qui a le sens de "grande eau" ou encore cet autre chercheur qui revendique un lien avec le mot Raglai danang, qui signifie «source fluviale». Toujours est-il que le plus surprenant dans le nom de Da Nang, c’est que même après avoir été transcrit en chinois par les Anciens, son sens fait toujours référence à sa position dans l'estuaire de la rivière Han.

Pour finir avec une anecdote en forme de sourire, il est possible de voir dans l’origine de Da Nang une sorte de dicton populaire dont le Col Hai Van serait le personnage principal. Celui-ci représente en effet une sorte de frontière entre une météo aux précipitations abondantes au Nord, du côté de Hué, pendant la saison des pluies, et une autre au ciel clair et lumineux. Passant par le col, les villageois auraient eu l’habitude de chantonner « Nang, Nang », il fait beau, il fait beau. Ce qui aurait donné Da Nang…

Une histoire mouvementée pour une ville dynamique à la vitalité débordante, dont l’ambiance ne manquera pas de vous charmer lors de votre séjour au Vietnam !


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