Paksane, plus qu’une ville-étape
- Le 18 May, 2021
- Autres destinations
- Vues 459
S’il est vrai que les charmes de la ville de Paksane au Laos ne sautent pas immédiatement aux yeux, cette ville provinciale pluriethnique mérite cependant votre curiosité, notamment ses alentours immédiats
Situation de Paksane
La capitale du khoueng (ou kwaeng, « province ») de Bolikhamsai, dans le centre du Laos, Paksan – ou Muang Pakxan - est située sur la route nationale 13 entre Vientiane et le Vietnam ou la Thailande (la ville y a un poste frontière). Comme son nom l’indique (Paksane signifiant « Embouchure de la rivière Sane »), la bourgade est posée au confluent de la riviere Nam Sane et du Mékong, elle fait presque face à la petite ville thaïlandaise de Bueng Kan. C’est la ville la plus peuplée de la province – un peu plus de 30 000 habitants. Regroupant plusieurs ban (villages), elle héberge de nombreux groupes ethniques ayant chacun leurs modes et rythmes de vie, dont les Lao Tai, les Khmu et les Hmong.
Paksane, un peu d’histoire
Fondée fin du 19ème siècle, Paksane a eu une histoire quelque peu mouvementée, avec l’insécurité comme trait marquant. Une insécurité provoquée par une série d’invasions : annamite en 1834, siamoise en 1836, mais surtout, à partir de 1865, par les invasions des « Hos » ou « pavillons rouges ». Ces derniers étaient des bandes chinoises venues de la Chine méridionale, qui ont entamé le dépeuplement de la région, ce que les Siamois achèveront en déportant sur la rive droite du Mékong une grande partie des Phou Eun qui peuplaient la zone.
En 1876, le roi du Siam Rama V instigue la création du « Muong Borikhane » avec les rescapés de la dernière invasion Ho de 1874. Mais les Français, arrivés au Vietnam en 1885, ne l’entendent pas de cette oreille et les Siamois sont contraints d’évacuer leur poste à l’embouchure de la Nam Sane. Fin des années 1890, des missionnaires venus de Paris s’installent dans Paksane et y construisent une église. En 1911, le Muong Borikhane compte environ 61 villages hébergeant une population d'environ 4 000 habitants. En 1937, Paksane recense environ un millier de résidents. La même année, la province de Vientiane est scindée en deux. Une de ces deux provinces est baptisée « Koueng Borikhane » avec comme capitale « Paksane ». En 1980, ce canton est renommé « Borikhamxay ».
Plus récemment, Muang Pakxan a été le théâtre d'exactions anticommunistes. Mais toute cette fureur est aujourd’hui un lointain souvenir et Paksane est désormais une bourgade paisible dont l’activité tourne autour de son marché local. Ville de transit, on s’y arrête pour se reposer avant de poursuivre plus au Sud ou vers le Vietnam ou encore la Thaïlande. A moins d’avoir la curiosité de découvrir ses alentours…
Quand et comment se rendre à Paksane
La meilleure période pour explorer la région et ses hautes montagnes karstiques aux parois très abruptes est la saison sèche, autrement dit : d’octobre à mars. Les pluies y sont moins abondantes qu’en hiver. Durant la saison des pluies, bon nombre des sites deviennent difficiles voire impossibles d’accès.
Ville de transit, Paksane est facilement accessible en bus depuis Vientiane ou Pakse. Le poste frontière avec le Vietnam est à Cau Treo. Tous les voyageurs embarquent ou débarquent devant le marché.
Quoi voir et quoi faire à Paksane et ses alentours
Si vous préparez votre voyage au Laos, il est peu probable que vous ayez Paksane comme point de chute, la ville en elle-même n’ayant que peu d’attrait. Mais si vous souhaitez vous aventurer dans un Laos hors des sentiers battus ou que vous êtes sur place pour une raison ou pour une autre, alors les lignes qui suivent sont pour vous. N’hésitez pas a contacter une agence de voyage francophone spécialiste du Laos pour vous aider dans la préparation et la personnalisation de votre circuit.
Le marché Paksane
Rendez-vous à la fois commercial et social de la population pluriethnique de la capitale provinciale, le marché de jour et celui de nuit (ouvert à 17h) sont un excellent prétexte à une flânerie dépaysante dans la vie locale : écureuils, porcs épics et chauve-souris y sont proposés à la vente… Mais vous avez bien entendu la possibilité de rabattre sur la viande (ou le poisson) grillée et son riz gluant.
Le Vat Phabath et le Vat Phonsane
En 1933, les habitants découvrent un pha baath - une empreinte de Bouddha – d’environ 2,5 m sur 1m, près d'un vieux stupa du 15ème siècle. Ils décident alors d’ériger le Vat Phabath autour de celui-ci, ornant les murs de peintures murales colorées. Au fil des décennies, les pèlerins ont déposé pour leur mérite des feuilles d'or sur le phabath ou des pièces de monnaie. À côté de l'empreinte, vous pouvez découvrir ce que l'avenir vous réserve grâce à la «roue de la chance» et ses 180 espèces animales représentées sur le plateau tournant. Le gardien peut interpréter votre destin. Le Vat abrite un Bouddha couché et on peut également voir un imposant tambour. Vat Phabat Ponsan a son festival annuel pendant la pleine lune de juillet. A cette occasion, les spectacles de danses traditionnelles se mêlent aux offrandes, un moment particulièrement animé, coloré et reputé dans le Pays.
De l'autre côté de la route 13, perche sur une colline dominant les rives du Mékong, Vat Phonsane est considéré comme un lieu sacré où Bouddha prenait autrefois ses repas. Une courte montée sur un pont en bois vous amène au temple avec son grand Bouddha doré et un gong que les croyants frottent pour avoir de la chance. Vat Phonsane est très connu ici pour son festival annuel de Bang Fai Phayanak. Pendant la pleine lune d'octobre, des boules colorées surgissent à la surface du Mékong et volent de 10 à 15 mètres dans les airs ; un phénomène connu des scientifiques, mais que la légende explique en disant que c’est le roi serpent naga , Phayanak, qui salue ainsi Bouddha à la fin du carême bouddhiste.
Le village de Tha Bak
Tout le génie et la résilience lao dans ce village ! Si on vous donne des citrons, vous faites de la limonade, n’est-ce pas ? Et si la vie vous donnait des réservoirs de carburant pour bombardiers B52 ? Pour les habitants du village de Tha Bak, la réponse est simple : vous fabriquez des canoës. Détournant les réservoirs à forme de missile de leur fonction première, les habitants se sont lancé – tourisme aidant – dans la balade sur la Namkading, à bord de ces embarcations insolites et atypiques. Dirigez-vous vers la rivière, vous ne manquerez pas de tomber sur un de ces bateliers d’un nouveau genre pour une vous faire vivre une expérience pour le moins hors norme.
La réserve naturelle de Phou Khao Khouay
Considérée comme l’une des plus belles réserves naturelles du Laos, Phou Khao Khouay donne à admirer des paysages uniques et spectaculaires, dans un enchevêtrement de montagnes, de falaise de grès et de gorges au fond desquelles serpentent des rivières pour jaillir en cascades somptueuses. Réservoir d’une biodiversité riche et dense, la réserve est également la terre des Lao Tay, des Mon Khmer, des Yao et des Khmu. Phou Khao Khouay se situe à la frontière des provinces de Vientiane, Xiangkhouang et de Boulikhamsai.
∴De plus∴
+++ DESTINATIONS DU NORD AU SUD VIETNAM +++
Ha Giang – Hoang Su Phi – Y Ty – Sapa – Bac Ha – Lai Chau – Yen Bai –
Dien Bien – Son La – Cao Bang – Bac Kan – Hanoi – Pu Luong – Ninh Binh –
Lan Ha/ Hai Phong – Quang Binh – Hue – Hoi An –
Nha Trang – Phan Thiet Muine – Vung Tau